ÉGLISE SAINT-SAVA À PARIS
  • Српски језик
  • Français
Menu

Saint Martyr Hippolyte

Publié le 14/02/2016

Saint Martyr Hippolyte
Saint Martyr Hippolyte

Saint Hippolyte, dont nous avons déjà parle dans la vie de saint Laurent, était chevalier romain, et reçut de l’empereur Valérien, successeur de Dèce, l’ordre de garder ce bienheureux diacre, et de faire son possible pour l’amener à découvrir les trésors de l’Eglise que l’on croyait lui avoir été confiés par le pape saint Sixte. Il le conduisit donc avec lui, et le mit en prison avec plusieurs autres, tant chrétiens qu’idolâtres; mais il devint bientôt lui-même son captif, car, voyant les grands miracles qu’il faisait au nom du vrai Dieu, admirant surtout que, par la seule imposition de ses mains, il rendît la vue aux aveugles, il crut en Jésus Christ, et, se soumettant au joug salutaire de la foi, il voulut être baptise. Son exemple fut suivi de tous ceux de sa maison, au nombre de dix-neuf. Pendant son baptême, il eut une vision dans laquelle on lui fit voir les âmes innocentes des chrétiens qui avaient été martyrisés pour la religion elles jouissaient d’un bonheur incomparable, ce qui le confirma dans l’espérance de la vie éternelle, que saint Laurent lui avait promise s’il se convertissait. Peu de temps après, Valérien, qui brûlait du désir de ravir les trésors de l’Église, commanda qu’on amenât le saint diacre. Hippolyte le conduisit devant son tribunal, avec l’intention de se déclarer lui-même chrétien, s’il était utile pour la gloire de Dieu et pour l’honneur de la religion. II fut témoin de la force et de la générosité avec lesquelles ce brave soldat de Jésus Christ répondit à toutes les demandes qui lui furent faites; et, comme l’empereur lui donna encore trois jours de délai pour ramasser les trésors prétendus, on le remit entre les mains d’Hippolyte, et on le commit derechef à sa garde et à sa foi. Hippolyte le reçut avec joie, non plus pour le tourmenter et le mettre à la torture, mais pour lui donner plus de liberté de faire ce qu’il avait projeté. Il travailla même avec lui à réunir les pauvres, les malades, les aveugles, les estropiés et les paralytiques, qui sont les véritables trésors de l’Eglise, et il les logea et nourrit dans sa maison, en attendant que Laurent les conduisît devant ce prince cruel et ambitieux. Il assista encore à cette action si célèbre et si auguste, et il eut la douleur de voir ce cher maître entre les mains des bourreaux, qui le déchirèrent avec des scorpions, le rompirent de coups de bâtons, et lui appliquèrent des lames ardentes sur les côtés. La nuit suivante, sachant qu’on lui apprêtait des tourments encore plus aigus, il se mit à pleurer amèrement, et demanda au martyr la permission de crier hautement qu’il était luimême chrétien, afin de participer à ses peines et à son triomphe. Saint Laurent, lui dit qu’il n’était pas encore temps, mais qu’il aurait bientôt la satisfaction qu’il souhaitait. En effet, Hippolyte ayant enlevé le corps de cet illustre martyr du lieu de son supplice, l’enterra avec honneur dans le champ Véran, au cimetière de Cyriaque. L’empereur vit par là qu’il était devenu chrétien, le fit arrêter et voulut lui-même l’examiner. Lorsqu’il fut devant son tribunal, il lui dit : «Es-tu donc devenu magicien aussi bien que ce misérable que nous avons fait brûler, et à qui tu as donné la sépulture ?» – «Je ne suis point magicien», répondit Hippolyte, «pas plus que lui-même, mais je suis devenu chrétien, et je fais plus de gloire de cette qualité que de tous les plus beaux titres du monde.» Valérien, à cette réponse, lui fit meurtrir la bouche avec des pierres; ensuite on le dépouilla de ses habits, qui étaient ceux dont il avait été revêtu au baptême; on le rompit de plusieurs coups de bâton, et on le frotta cruellement avec des chardons. Ce supplice, qui le mit tout en sang, ne put ébranler sa constance ni tirer aucune plainte de sa bouche; il dit courageusement au tyran qu’il ne gagnerait rien sur lui par tous ces tourments, et qu’il donnerait jusqu’à la dernière goutte de son sang pour Jésus Christ, que Laurent lui avait fait connaître. Valérien changeant alors de procédés, voulut le gagner par la douceur. Il lui fit donc donner des habits de chevalier romain, et, le voyant revêtu splendidement, il lui dit : «Sois maintenant notre ami, continue l’office que tu avais auprès de nous, jouis en repos des biens que la fortune t’a donnés, et ne t’amuse plus à cette vaine superstition qui t’a trompé.» Hippolyte répondit qu’il ne reconnaissait plus d’autre maître que Jésus Christ, ni d’autre chevalerie que de combattre pour le souverain Seigneur du ciel et de la terre. L’empereur, irrité plus que jamais, le livra à un prévôt pour achever son procès et le faire mourir. Celui-ci se transporta d’abord dans sa maison pour s’emparer de tous ses biens par droit de confiscation mais, trouvant tous ses gens chrétiens et entièrement résolus à suivre son exemple jusqu’à la mort, il commença par décharger sur eux toute sa fureur. Il fit donc dépouiller Concorde, cette pieuse femme qui avait été nourrice et gouvernante d’Hippolyte, et 1 la fit fouetter avec tant de barbarie, qu’elle expira sous tes fouets entre les mains des bourreaux. Ensuite il conduisit lui-même les dix-huit autres hors la porte de Tivoli, où il les fit décapiter. Enfin, toutes ces exécutions n’ayant servi de rien pour changer la résolution d’Hippolyte, qui y fut toujours présent, il le fit attacher par les pieds au cou de plusieurs chevaux indomptés, qui le traînèrent avec furie par des chemins couverts de cailloux, de ronces et d’épines, ce qui lui déchira toute la chair et lui meurtrit tout le corps avec des douleurs inexplicables. Ainsi ce généreux soldat de Jésus Christ rendit son âme très-pure, et encore ornée de la robe d’innocence qu’elle avait reçue au sacrement de la régénération, pour aller recevoir dans le ciel les douceurs de l’immortalité; ce qui arriva le 13 août, trois jours après l’exécution de saint Laurent. Son corps, tout brisé qu’il était, fut enlevé par le prêtre Justin, qui l’avait auparavant aidé à inhumer celui de saint Laurent, et fut enterré assez près de lui, dans le même champ, nommé Véran. Mais, plus de cinq cents ans après, le pape Léon III le donna comme un riche présent à Charlemagne empereur et roi de France, qui le mit dans le monastère de Lièvre, d’où il fut depuis transféré dans l’abbaye de Saint-Denis, en France, dans une chapelle de son nom où Dieu a fait plusieurs miracles par son intercession. On dit que le très-pieux roi Robert, fils de Hugues Capet, lui était extrêmement dévot. Lorsque assiégeait le château d’Avallon, en Bourgogne voyant la fête de saint Hippolyte approcher, il se déroba secrètement de son camp pour venir la solenniser à Saint-Denis. Sa dévotion ne fut pas sans récompense, car pendant ce voyage les murs de cette forteresse, qui résistait opiniâtrement a ses armes, tombèrent miraculeusement d’eux-mêmes, et la nouvelle en fut apportée au roi lorsqu’il achevait d’entendre la liturgie dans la chapelle du Saint, au jour de cette fête. Plusieurs historiens du 17 e siècle n’approuvent pas ce miracle, et prétendent que ce prince prit Avallon par famine et y entra par une brèche qui fut faite par ses machines. C’est un fait dont la gloire de saint Hippolyte ne dépend nullement et qui est beaucoup moindre que ce qu’il peut faire par la vertu toute-puissante de Dieu. Nous ne le rapportons que sur la foi de ceux qui ont écrit les actes du roi Robert, lesquels en doivent être garants. Du Saussay, dans son Martyrologe, a mis le siège de Melun au lieu de celui d’Avallon. Il ajoute dans son supplément que le pape Alexandre III, étant entré dans la chapelle de saint Hippolyte, à Saint-Denis, ne voulait pas croire que ses ossements y eussent été apportés de Rome mais qu’à la même heure on les entendit se remuer et faire du bruit dans leur châsse comme pour se plaindre de cette incrédulité, ce qui fit que Sa Sainteté s’écria : «Je le crois, Monseigneur Hippolyte, je le crois; demeurez en paix». Les habitants de Cologne prétendent aussi avoir son corps dans l’église de Sainte- Ursule mais si c’est de notre Bienheureux chevalier romain, et non pas de quelque autre martyr du même nom, ils ne peuvent en avoir que des parties. On dédia dans Paris, au faubourg Saint-Marcel, une paroisse sous le patronage de ce glorieux Martyr. Plusieurs autres églises et chapelles, en France, ont été érigées en son honneur. Il y a dans l’église de Bay (diocèse de Langres) des reliques de ce Saint. Elles proviennent sans doute de l’ancienne abbaye d’Auberive, qui est proche. On y va en pèlerinage pour être guéri de faiblesse des membres.